jeudi 23 février 2012

Prédictivité

Hélas, chers amis, nous aurons notre petit attentat, peut-être pas trop sanglant, en France, pour corroborer le caractère sécuritaire nécessaire à notre cher pays de liberté, dont ont besoin notre industrie, la protection des riches, celle de leur moral et tout bonnement cette repoussante morale sociale, afin de dompter, par la force des matraques et autres armes de contention des masses telles que décrets et lois ad hoc dont on nous a donné l'habitude, dans les 45 jours qui viennent, à peu de chose près. C'est absolument nécessaire pour élever le nabot à nouveau aux hauteurs de sa tâche : les esprits sont beaucoup trop revêches sinon même rebelles.

Les pleurnichaderies qu'on nous montre et qu'on voudrait des pansements à des manques et malversations volontaires, tournent trop à la rigolade ou l'odeur de vinaigre et n'y suffissent plus, tant elles ont le pesant de la crédibilité d'un courtier ; ses décisions de derniers instants se voudraient vraiment convaincantes, à la manière d'un cache-sexe sans devant ni derrière, et d'une radicalité qui sort après quatre métros de retard ; ses révoltes contre l'état de fait qu'on a soi-même instauré par ses institutions saumâtres et qu'on a imposées à coups de renforts bleu-marine et de coques pare-balles, de casques et de gaz lacrymogènes, d'interdits à la libre-circulation sous des prétextes sécuritaires qui ne consistent qu'à se protéger soi de la populasse qu'on abhorre lorsqu'elle vous contredit, sentent excessivement l'hilarité ostentatoire, s'il ne s'agissait que d'accélérer notre désappointement devant tant de vergogne.

Il faut s'attendre donc à une gouvernance par le choc social qui se pratique dans l'invention d'une terreur dont l'objet est de vous atteindre au ventre, là où on veut vous esbaudir.

Je souhaite simplement, devant cet inévitable "impossible" que les gens resteront affectivement calmes et penseront et comprendront qu'à nouveau, un coup sera porté à leur désir de mieux être et ne défailliront pas sous ce choc destiné à détrôner pour que vous le cachiez comme un trésor qui n'a plus à être découvert, ce qu'ils ont de plus cher, de plus vivant, de plus radieux et de plus incertain : la LIBERTÉ.

1 commentaire:

La Gnostie d'Isidore a dit…

En fait, j’aurais plu­tôt dû for­mu­ler cet « atten­tat pré­vi­sible » — pour plus d’honnêteté intel­lec­tuelle — comme l’utilisation d’un fait divers à des fins d’attentat à l’intelligence et l’affectivité pour « esbau­dir l’entendement ». Un fait divers peut pas­ser inaperçu : ce n’est que ce qu’on en fait qui le rend « ter­ro­riste » ou non (voir l’affaire Tar­nac par exemple). Et rendre « ter­ro­riste » un fait divers, c’est semer la ter­reur dont je parle dans cet article.

Les faits divers sont TOUJOURS hor­ribles puisqu’ils sont le fruit de gens pro­fon­dé­ment malades affec­ti­ve­ment. Et, tout autant, l’exploitation d’un fait divers relève de la mala­die affec­tive, puisque ce que l’on fait pas­ser pour de l’empathie n’est qu’un froid cal­cul poli­tique tota­le­ment dépourvu de ce qui fait l’humain : cette empa­thie pré­ci­sé­ment que le per­vers sait et connait pour être le centre de nos réac­tions affec­tives. Et cette empa­thie elle-​même est per­ver­tie dans la dési­gna­tion d’un cou­pable qui n’est QUE malade affec­ti­ve­ment, sans rien pro­po­ser de solu­tion à cette mala­die, mais à sa forme, à la forme dans laquelle elle s’est mani­fes­tée qui est, certes un pire, mais un moindre mal pour ce malade, dont le pire est le sui­cide et sa ten­ta­tion qu’il vit chaque heure du jour et de la nuit.

Ainsi, cet « atten­tat » est prin­ci­pa­le­ment une agres­sion à cette empa­thie qui ten­dra selon son fond, à com­prendre et à solu­tion­ner le pro­blème de cette mala­die de l’empathie, cette « folie », cette « dégé­né­res­cence » comme le dit le Voci­fé­ra­teur. C’est un véri­table atten­tat à ce qui est humain alors que cette anti-​pathie héroïque (le gou­ver­ne­ment et sa clique) se mani­feste dans toute une splen­deur, celle même dont rêve l’empathie. C’est EXTRÊMEMENT per­vers et dan­ge­reux. C’est un atten­tat qui nous vient de la part de ces gou­ver­nants tan­dis qu’ils disent vou­loir et pou­voir résoudre le pro­blème de l’empathie par le bouc-​émissaire en dési­gnant un bouc-​émissaire, un pharmakos.

Ce que l’on nomme « vin­dicte popu­laire » prend alors un autre sens dans cette com­pré­hen­sion de la per­ver­sité : cette anti-​pathie qui tue l’empathie, l’humain, car, on le sait, tout un cha­cun a tou­jours une petite ven­geance dans la poche !