vendredi 12 avril 2019

Anniversaire

C'est mon anniversaire aujourd’hui. Alors je me suis fait un petit cadeau.

On dit qu’il y a deux formes de pensées :
- la pensée séquentielle qui est la plus commune (environ 95% des gens à dose plus ou moins forte : jusqu’au QI 125 en gros). Cette pensée marche par séquences qui se succèdent les unes aux autres, non pas par saut qualitatif, mais par excès quantitatif, en sorte que la pensée déjà grosse engendre celle qui vient, les unes poussant une nouvelle.
- la pensée arborescente : la pensée qui marche par plusieurs pensées simultanées qui choisit, dit-on, la plus opportune du moment (QI supérieur à 125 et test de Raven supérieur à 52).

Mon cadeau est que j’y ajoute deux autres pensées :
- la pensée associative : elle fonctionne par succession ininterrompue de pensées qui se suivent les unes les autres, sans discontinuer ;
- et la pensée d’image : cette pensée n’utilise rien d’autre que les images pour émerger à la conscience : genre, le rêve.

Mais alors quoi ?

Hébé : la pensée par images est la pensée reptilienne ; la pensée associative est limbique ; les deux autres pensées sont de l’ordre du néocortex.

On comprend alors
- pourquoi les gens ont tant besoin d’IMAGES, que les gens soient subjugués par les images ;
- que le chant des oiseaux est de l’ordre du limbique : pensée continue adhérente au TEMPS qui passe, comme les discours des politiques, absorbés par des histoires ;
- et la pensée « rationnelle », la pensée séquentielle qui assure à l’humain son adaptation technique au monde, sans une véritable discrimination, sinon que logique, du bien et du mal ;
- tandis que la pensée arborescente lui donne la liberté de penser le monde, de se dissocier du monde par un regard à facettes multiples plus ou moins cohérent.

Tout le monde est doté, à des doses différentes, de toutes les pensées qui lui permettent de vivre, c’est-à-dire, de s’adapter au monde, comme la très grande généralité des autres animaux. Les autres animaux sont obligatoirement dotés de la pensée reptilienne et de la pensée associative, tous. De plus, chaque animal est doté de la pensée séquentielle à des doses plus ou moins fortes, et plus précautionneusement de la pensée arborescente. Il semblerait que cette dernière pensée soit plus importance chez nous, animaux humains, et, sans doute par manque brutal de poésie, on se pose encore la question : à quoi cela peut-il bien nous servir ? Cela, bien évidemment, nous sert à jouir socialement de la vie.

À ceci près que chaque mode de penser est intimement lié à l’expérience du penseur, celle que chacun de nous avons vécu et vivons, c’est à dire, à l’adaptation psycho-affective liée à notre vécu dans un monde où nous avons cherché à nous adapter au moindre déplaisir. Car la pensée utilise un *moyen* – la logique – pour se déployer et cette logique est absolument dépendante de la structure caractérielle (musculo-psychique) du penseur. Un paranoïaque ne pense pas comme un hébéphrène et aucun des deux ne comprend l’humour (ni la liberté de vécu) d’une personne sexuellement mature.

Cette « logique » en tant que moyen, a plusieurs outils ou modalités (comme le charpentier a une scie, un marteau, un fil à plomb, un fil à tracer, un crayon, l’équerre, la sauterelle, etc.). Cette « logique » permet au penseur de « comprendre » le monde à travers le filtre des quatre pensées : reptilienne (images), limbique (associative), néocorticale (d’abord séquentielle, et ensuite arborescente).

Au surplus, la pensée arborescente utilise davantage les modalités de la logique en ce sens où elle n’a pas véritablement de logique sinon qu’elle-même. La structure caractérielle (la structure musculo-psychique résultant de notre adaptation au plaisir et au déplaisir du monde) exige, pour cohérence, un ordonnancement des résultats de cette pensée, car la pensée est d’abord une communication, un facteur de socialité (je parle d’un outil de grégarité) et elle doit être DITE, sinon elle pourrit et rend malade. L’apprentissage de l’enfance qui forme cette structure caractérielle mène précisément au résultat de ce qui a été pourri, ou composté, ou est encore resté vivant. La « maladie mentale » est un pourrissement excessif des pensées inexprimées sans compostage, et principalement d’origine sexuelle, du désir d’aller vers l’autre. Si l’humain sait si mal gérer ses déchets (jusqu’à en créer par obstination), c’est simplement parce qu’il n’a pas eu la possibilité d’organiser ses pensées-déchets et qu’il a dû les oublier, les laisser pourrir.

Ainsi, quelque soit son « QI », n’importe quelle personne peut ne pas être malveillante à l’égard de son prochain, parce qu’elle retire du plaisir à vivre avec elle ; sinon, l’ensemble de la pensée séquentielle s’orientera vers la malversation et les bribes de pensées arborescentes viendront s’agglomérer cette logique pour en parfaire l’imbécillité. La structure caractérielle rigidifiée annihile la bienveillance dès lors qu’elle perçoit la liberté de se mouvoir fleurir autour d’elle.

D’autre part, la pensée, quelque soit sa nature, est un jaillissement. L’ordre préétabli auquel doit s’adapter chacun de nous, a pour but, aujourd’hui, d’empêcher ce jaillissement (pour tourner nos affections vers la plus-value).

La poésie est le mode de pensée qui corrobore les quatre pensées pour les faire jaillir en un éclair fulgurant. L’amour sexuel satisfaisant, l’orgasme, est la perte des quatre pensées en une seule, en un éclair fulgurant : l’image et son identification, le temps et son attention, le rythme et son harmonie, l’amour communié.

Alors quid de l’intelligence. Certainement pas wikipédia. L’intelligence est l’art de la combinaison, de choisir dans des éléments épars, une cohérence. L’intelligence c’est trouver le meilleur, même dans le pire. La pensée séquentielle donnera à ce résultat une forme technique, la pensée arborescente une forme poétique (j’ai lu « créative »). Et quand l’intelligence est l’ordonnancement, la logique est la forme de l’ordonnancement. Le choix de la cohérence est, à nouveau, intimement lié au vécu, à la structure caractérielle. Sans compter que l’expression de cette pensée qui doit être dite doit elle aussi correspondre au moment social, je veux dire, en vertu et en fonction du moment social dont elle est issue.

C’est pour cela qu’avec un test de Raven de 53 et un QI de 125, je ne suis plus séquentiel et pas encore arborescent ! Je comprends la difficulté d’adaptation.

Allez : bises tout plein et plein de joie !