mardi 21 juin 2011

PR*, PP, i, R* et ±

Wilhelm Reich et consorts n’ont pas obligatoirement raison avec leur être humain « né bon » mais, pour le moins, ils ont raison alors qu’ils disent que l’humain a peur de ses organes génitaux et du plaisir qui leur est corrolaire — ou l’inverse. Ça c’est clair et juste.

Pour tenter d’y trouver remède, on peut se poser la question de l’origine de cette peur, de savoir « comment cela s’est-il passé ? ». Mes recherches sur ce point ne peuvent m’affirmer leur utilité sinon qu’elles m’ont permis, à moi, à la fois de découvrir cette étrange disposition (génétique ?), d’en affirmer les modalités (la certitude que j’ai devant les yeux, si je puis dire) et en comprendre la profondeur qui se réflète partout, de la manière qui lui correspond dans la grandeur du monde qu’elle occupe et dégrade.

Finalement, mes recherches paléontologiques avouent mon impuissance à comprendre l’aspect moderne de cette hantise : l’imaginaire humain. J’ai beau chercher dans le volume d’un crâne, l’angle positionel du col du fémur et la différence d’épaisseur des parois supérieures et inférieures de l’os du même nom, l’apparition calculée du phtirus pubis (le morpion : poux spécifique de la région génitale), du culte des morts chez le Néanderthalien et la différence entre l’épaisseur de son poignet (de force) et le notre (d’agilité ?) et le reste, rien n’indique précisément le moment et le comment de l’apparition de cet aspect si singulier qu’est la crainte des sensations émanant de ses organes génitaux. Quelle drôle de tare !

Ou plus simplement, quel drôle d’individu fais-je de persévérer dans une telle problématique, de tenter de la circonscrire dans une formulation, d’en déterminer, éventuellement, des solutions, etc., etc. Mais enfin !

Il y a donc une opposition incomprise entre l’imaginaire et le génital. Regardez : vous voyez bien que, malgré le mésusage de mon imaginaire, je conserve encore une immédiate relation avec ce que Wilhelm Reich a nommé la « fonction de l’orgasme »… puisque c’est précisément, l’objet de mes recherches et les clarifications qui en découlent m’y plongent davantage d’une part et d’autre part par une participation plus intime à la VIE du monde, à la vie vivante dont l’objet n’est pas de s’autodétruire.

Et non pas morte, monétaire, spéculative.

L’imaginaire a un cadre : celui de l’imaginaire i. Dans ce cadre [i] absolument TOUT est permis. Bon. Ok ! Mais quoi ?

Si la réalité R* est réelle, elle inclut l’imaginaire humain i. Pour autant que l’imaginaire i de l’humain se comprenne en lui-même, c’est-à-dire qu’il s’auto-induit comme existant, cet imaginaire i n’est qu’une partie du réel R*. Et même si l’imaginaire humain i se conçoit comme illimité par simple présupposé, il reste et demeure dans l’enclave du réel R* et nulle part ailleurs.

Pour autant, cet imaginaire humain i influe sur le monde R* puisqu’il lui donne forme selon ses propres modalités. Il s’apperçoit officiellement aujourd’hui que son fonctionnement, depuis bien longtemps, n’est plus en corrélation avec la réalité R*, puisque la forme qu’il lui a donnée le détruit lui-même.

Dans cette condition de l’imaginaire humain i, deux questions se posent alors à nous :
   a) quelle est la part réelle de l’imaginaire humain i restant en étroit contact avec le réel R* de sorte qu’il reconnaisse à la fois ses limites, les limites du réel R* et les limites de son illimité [±], ou encore reconnaisse l’illimité [±] de ses limites dans son propre cadre i, et
   b) quelles sont les conditions qui entrainent ou bien l’illimité [±] autoclave de l’imaginaire humain i ou bien la raison de son enclavement dans la réalité R*.

Posons le Principe de plaisir PP* et celui du Principe du réel PR*.

Si j’affirme que le Principe de plaisir PP* est inclus dans le Principe de réalité PR*, je n’outrepasse pas, ce me semble, les prérogatives de l’imaginaire humain i. La relation entre PR* et i semble, de même, être PP* : c’est dans la satisfaction (sans préjuger du corrélatif ou de l’infini±) qui lie à la réalité R* l’imaginaire i.

La question qui se pose donc est de reconnaître la relation de PP* lorsque que i est proche de l’infini ±. Il ne fait aucun doute que cet ± n’est perceptible, quant il l’est, qu’à lui-même, qu’au seul i. Il est du cadre de i de joindre un ±. Et quel est cet infini qui n’est définissable que par i ? Est-ce une réponse fonctionnelle à une question qu’il se pose ou une simple aptitude liée de la réalité R* ? Si l’imaginaire humain i est inclus dans la réalité R*, l’infini prévisible du cadre i est inclus dans la réalité. Mais le Principe de réalité, lui, que devient-il dans le cadre de l’infini ± de i : celui du plaisir ? Mais alors pourquoi tant de torture, d’Économie de la pauvreté, de mésamour ?

Tout simplement parce que i est exclu du principe lié à R* du PP*, que i reste dans un principe de plaisir strictement limité au cadre de i, que le principe de plaisir vécu dans i trouve une barrière dans la restriction de son propre cadre, dans l’enclos de sa fonction, quant elle n’est pas FONDUE dans la réalité R*.

Je recommence :

Si PP* est inclus dans PR* et que i est inclus dans R*, pour que PP* dans i soit inclus dans R*, il est nécessaire et suffisant que PP* soit correlatif à i à la stricte condition que i reste dans R*, sinon i s’éloigne dans l’infini et quitte R* pour ne trouver plus sa réalité que dans i, c’est-à-dire en dehors de R* et donc de PP*. Ainsi ce qui relie i à R* est le PP inclu dans PR*. En résumé, la dégradation de R* par i revient à poser comme inégalité i et PR* par le fait que i s’exclut de R* (ou de PR*, comme on veut) par ±.

Mais alors : quel est ce PP*, finalement ? Et comment rendre perceptible à i sa mésalliance avec lui lorsque ce i frise l’infini ±, c’est-à-dire ne se réalise plus dans R* ?

Tout cela revient à percevoir et comprendre l’infini ± de i, ce qui ne lui permet plus de se réaliser dans R* à travers PP. Vous pigez ? Tant que i restera dans son infinitude et trouvera dans cette infinitude un PR* autosuffisant, c’est-à-dire écarté de R*, des organes génitaux, l’imaginaire humain i ne lui permettra pas de rentrer dans le PR* à travers le PP*.

Pourtant c’est simple : quelle est la limite de l’infini de i afin qu’il reste dans R* : elle doit bien être perceptible, quelque part ? Non ? Ben… poser le stricte cadre de l’indéfectible respect de l’autre, déjà c’est pas si mal ! Cela reviendra à en poser la structure, les modalités et l’effectivité.

À rester dans l’infini de son propre cadre, l’imaginaire humain est un enfant gâté, un enfant-roi, comme on dit, un enfant qui n’a pas encore la perception de sa réalisation sociale, de ses implications sociales, de la relation sociale selon laquelle il n’y a pas plus à avoir de pouvoir de l’autre sur moi que moi sur l’autre à moins d’un consentement mutuel. En coonséquence, l’imaginaire humain doit trouver un cadre qui le relie à l’autre, à la réalité. Lorsque cet imaginaire conçoit comme normal de s’accaparer des richesses du travail d’un autre dans des mesures démentielles, cet imaginaire est de l’ordre de l’infini, de l’inachevé et cherche dans l’inachevable sa réalité dans lequelle (par définition) il ne pourra jamais se retrouver sinon que par reflet, par imaginaire autoperçu comme infini. Il en est de même de ce pauvre qui quémande : le reflet est dans le sauvetage, par un autre, de sa situation de misère, de la misère de son imaginaire dont les idées ressemblent comme à des hernies, des excroissances indomptées d’une réalité R* qui le dépasse.

Tant que le Principe de plaisir sera posé dans le seul et unique cadre de i, on oubliera et fourvoiera le Principe de Réalité. Ce sera une erreur ; et c’est toujours une erreur.

Méfions-nous toujours d’un PP qui a perdu son *, c’est-à-dire qui est devenu un PPi.

Car, pourquoi ne pas le dire ? Bien qu’inclus dans PP*, PPi est différent de PP*. De même on peut dire que PRi est différent de PR* qui, pourtant l’inclut. Lorsque le PPi est en corrélation avec le PP*, le plaisir est à son maximum. Si le plaisir reste seulement dans i, il perd une grande part de son *. Vous comprenez ? Et qu’est-ce que i veut perdre de * lorsqu’il ne veut pas y correspondre ? Les organes génitaux, bien sûr !

Il est « normal » (si l’on peut dire, car alors il faut que PPi soit en concordance avec PP*) que PPi soit différent de PR* puisque i ne peut englober toute la richesse de la réalité. Le seul moyen pour PPi de se sortir de cette impasse est de correspondre à soi-même, c’est-à-dire qu’il va chercher son * dans son i à travers son i. Et le seul moment où i est *, est lorsqu’il s’oublie. C’est une des fonctions de l’orgasme. Si donc i ne se retrouve pas dans *, alors i croît démesurément et ne peut peut intégrer, à travers son i, la réalité *. Vous comprenez ?

C’est pour cette raison que i a besoin de ces grand’messes auxquelles il participent avec tant de ferveur. À ceci près que ces grand’messes (sports, concerts, messes, etc.) ne lui permettent pas de retrouver le * de son i, je veux dire que ce * auquel il s’adonne ne va pas pour que i s’y retrouve, mais pour que i se perde sans PR* : la perte de * dans ces moments i sont dissociés de * du fait que i s’oublie sans *.

La seule, unique, consubstantielle jonction entre i et * est la sensation. D’ailleurs ce que l’on nomme habituellement « réflexion » n’est que la sensation par lui-même de i. Pour rester dans * il faut et il suffit que i reste en contact avec lui-même, c’est-à-dire se sente en mouvement. L’acmée de ce contact se passe lors de l’orgasme où i se perd dans la sensation qui se retrouve dans *. Voilà, voilà.