samedi 27 octobre 2018

Piloselle

Tu n’as pas dit : Enfin un homme qui s’occupe de moi, un homme qui s’attentionne à mon plaisir ; tu as dit : Il va encore falloir que je baise et subisse les maculations de mec.

Tu n’as pas dit : Enfin une queue en moi, qui bouge et m’émeut et dont je ressens l’émoi, me remue et remue ce tréfonds de moi qui demande le mouvement du soi ; tu as dit : C’est quoi cette bite qui m’agresse et qui, de plus, éjacule.

Tu n’as pas dit : Enfin un homme qui se perd en moi en toute ferveur et toute bonté, en don, qui me donne tout ce qu’il possède avec puissance et bruit pour moi, de son amour de moi ; tu as dit : Il est malade ce mec, expirons-nous !

Tu n’as pas dit : ce mec est génial : il s’occupe de moi pour que toute mon énergie l’accepte ; tu as dis : C’est quoi cette intromission et qui me pourfend de son sperme ?

Tu n’as pas dit : Qu’il est heureux de rencontrer un homme qui me ressemble enfin ; tu as dit : Putain je veux et ne veux pas et décide de ne pas vouloir communier, me donner à cette communion car je ne sais comment recevoir ses effets en moi, sa communication.

Tu n’as pas dit : Ha ! enfin un homme qui prend ma chair pour une transe sexuée possible et trouve à m’y emporter ! ; tu as dit : Restons dans le devoir amoureux et telle cette sexualité, trop de devoir !

Tu n’as pas dit : Cet homme m’aime ; tu as dit : Que dans quelle obligation me met-il, quel va être ce devoir auquel je vais devoir devoir ?