dimanche 20 février 2022

L'actuel gôut de ma vie

Quand frissonne mon scrotum

toujours se pose l’interrogation

de savoir si c’est moi qui fantasme

ou si la femme présente
 


Souvent (avouons-le) la femme

glisse sur cet effet des sexuelles

accointées de la vie qui court

À moins d’y propenser

une sensibilité qui sera sans fin

à se percevoir comme son avantage


 
Et cela, j’en suis loin encore

(le pourais-je un jour ?)

d’en saisir la subtile labyrinticité.

La femme n’envisage pas le monde 

tel que mes désirs de plaisir

Instantanés et
pourtant
tend à y participer.


 
Ressentir un moment érotique

n’est pas anodin avec une personne

Position, oui, mais hasard du moment

Encore que quand vos couilles frissonnent

on se pose

avec toute une modération répondant

à votre sens de l’honnêteté, du respect et du doute

la question !


 
*****
 
Je suis privé de tout

et surtout d'amour

et cette vie qui s'étire sans fin

c'est chiant

mon cœur sanglote 
des larmes sèches 

que seul humecte le
chant ensoleillé des oiseaux 

Ce monde est violent de vide


 
*****


 
tu lèves la tête et

tu regardes les nuages

et au-delà du bleu du ciel

tu regardes le cosmos
tu te dis
     putain quelle merde !
     l'humain malade

alors que tu sais que
tout n'est que de passage


*****

J’entends d’ici le glas gros du jour
Qui martèle l’air en lourdes cloches
Devant le sang que la nuit savoure
Bruits scandés du temps qui s’effiloche

Deux trois traces au plus d’un long séjour
Fatigué d’autant d’idées gavroches
Volant en rire grave ou pleurs d’humour
Fils ténus d’usure sans plus d’accroches

En héritage voudrais-je un bon don
Comme en partage tracer mon sillon
Qu’un seul mot, image des complices

Devrais-je dire comme anti-factice ?
Le vrai lieu nous, notre seule praxis
Que ce seul joint qu’est (diable !) le contact.

***

**
 
Dans ma coupe je dois trouver mon soleil


 
Mon ivresse à contempler le fond de mon verre

et retrouver les miroirs vagues du liquide soulant

vider de nouveau pour remplir sans fin le creux

une fois encore jusqu’au débord de la conscience.
 


Je n’ai que toi, supposé lecteur, ainsi qu’un comparse

dont l’attention ballotte sur l’océan de ton absence

comme cette solitude imprègne mon âme ahurie

qui te parle en ami, désireux d’une plus carnée complice.


 
Les bouteilles m’accompagnent successives aux lèvres

à soutirer d’amour liquoreux qu’entasse le vert verre

aux verres comme ces cailloux qu’on pose comme tombe.


 
Car finira ce jour si peu ensoleillé qui déjà a duré

trop longtemps. La pire souffrance de l’âme sans consort

est ce pire de s’en sentir à jamais sans plus d’espoir séparé.


 
*****


 
quand ce que tu crées 

correspond à ce que 
tu veux
modifier de 
l'existant en bon.


 
*****

Ce soir encore, pour seule compagnie
une bouteille
Je hais ce monde et ne puis pas l’exprimer

Il y a un cul de bouteille à haïr le monde
la haine du monde est incompréhensible
comme un contenant vidé bat le son

Un goulot se pose à mes lèvres pour dissoudre
la haine du monde et la noyer solitude
seul bécot pour baiser d’ivresse

Le gracile du corps me manque et froid
Pesant dans ma main diminuant
Pour une cyprine claire me tient compagne

Glouglou dans mes oreilles sans souffle
Susurré qui tombe dans le volume du verre
bruissant sans bouche sinon que la mienne

J’entends la vie s’éloigner et de mon sort débattre
sans moi ni complicité. Quel singe puit
haïr son monde sans d’espoir se trahir ?

L’ivresse absorbe mon vague dans son nuage
contente-toi, toi, de l’acquis du temps
voici là un contre-cœur de la grâce du vin

*****


 
je vois cette mandarine

la peau lisse et gonflée

j’hésite à la peler tant

elle ressemble à tes fesses


Je la regarde, interrogé

et me dit qu’il y a un profit

à la dénuder, à la peler

pour en découvrir la chair


Le jus de la chair, et ses chaleurs

sa douceur, ses caresses douces

un lisse qui glisse et se file

sous la trame de mes doigts


Ta chaleur irradie mon désir 

et ton sourire l’abreuve

sois compatissante à toi-même

et répond à toi notre rencontre !



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