Il y a quelques 10 mois, dans mon avant-dernier billet, lors de l’intronisation du président dernier, j’avais prédit que l’usage du terrorisme pouvait laisser présager des difficultés sociales pour celui-ci, en ce sens où la contestation de ses actions deviendrait prégnante. Nous y voici. Au lendemain d’une énorme « mobilisation populaire », v’là t-y pas qu’un terroriste sort du bois ? À sa convocation à la DGSI, un autre suicidaire a titillé des gendarmes afin d'être absolument certain qu’ils le suivent jusqu’à un supermarché. Là un gradé (comme on dit) se substitue à une otage et en meurt. On tue le terroriste de sorte qu’on ne lui laisse aucune parole (la peine de mort, prérogative de l’État, a été abolie depuis une trentaine d’années, il me semble). On a organisé à grand cris et à grands frais, l’éloge du perdant pour en faire un héros, au cas où cette population ne pourrait pas s’identifier à ce perdant (mon avis est qu’il aurait été un héros, s’il avait gagné, mais je dois faire attention à l’apologie du terrorisme, alors que l’objet de mes billets est de montrer qu’il n’est pas innocent, ce terrorisme). C'est comme pour Areva, le « champion du nucléaire EPR » qui doit payer aux frais du contribuable, pour exister : on doit incruster dans la tête des gens que ce sont eux, les perdants, les héros. Dans l'apologie de ce héros, comme dans le nucléaire, nous sommes en constante sur-enchère du pire, du perdant (du perdu d'avance !) et c'est une disposition d'esprit de cette société.
On a failli mettre en prison des contestataires, l’un pour dire que des flics, c’est pas toujours très beau (comme le demandait à sa maitresse un gamin à propos de la minute de silence imposée : « et pour l’autre qui a été tué par la police, il y a aussi une minute de silence ? », puisque lui aussi il est mort... le perdant-héros c'est celui qui est du côté des moins méchants) et l’autre de dire qu’un boucher est un boucher, et un de moins, pour elle qui est « végane », c’est pas plus mal. L’intelligence des procureurs est de stipuler qu’il y a là deux apologies du terrorisme, pour bien cercler les pensées. Et tout le monde, d’une voix bien tonitruante, d’approuver et même de demander plus de sévérité.
Cela va-t-il ralentir la contestation populaire ? Je pense que oui. Souvenez-vous lors de l’instauration de l’état de siège de la population, oups, l’état d’urgence... les arrestations préventives au désordre public... Aujourd’hui, de dire des bêtises sur un twitt ou une page FB mène à la prison... pour « apologie ». On a eu un politique de demander la ré-instauration de cette puissance discrétionnaire de l’État sur ses citoyens, en plus dur encore... mais c’était osé, tout de même, se remémorant que la plupart des dispositions policières sont passées dans le droit et qu’on ne sait plus vraiment où il y a de la place pour en immiscer, même en forme de coins enfoncés au marteau de l’Assemblée, de plus sévères, puisqu’on gouverne maintenant par « ordonnance » : j’ordonne ! Ce n’est plus « Garde à vous ! », mais « Garde à vue ! ».
L’apologie ne doit répondre qu’au capitalisme qui cache derrière son petit doigt le patriarcat en mouvement. Kapital uber alles ! (je ne l'ai pas dit en arabe) Ce que cache le patriarcat est la sur-valeur : c’est cet espace entre deux états de la marchandise où elle acquière un PLUS qui est précisément son objet et en fait la consistance. C’est ce « plus » (que j’ai nommé il y a longtemps « l’espoir de gain » sans me douter de la précision purement affective et compensatoire du terme) qui doit être présent dans toutes les têtes, qui se désagrège, car son inutilité correspond avec autant de précision à la dégradation de nos amours, de notre confort social, et de notre environnement, de l’Environnement dans le quel nous vivons et qui est dans un état déplorable en empirant.
Ricardo a démontré l’existence de cette sur-valeur ; Marx en a spécifié le caractère fétichiste (une approche de la transe) ; Freud a rétabli la transe (l’association libre) mais contrôlée ; Reich a montré que la transe satisfaisante est celle qui reste hors contrôle et convulsive ; Debord a montré que la transe spectaculaire est la plus fausse de toutes les transes ; le terrorisme est le couperet de nos transes, comme la sur-value, recherche qui ne peut-être que folie, de la plus-value aux objets et aux êtres. De sorte que notre « intérêt » à la vie ne passe plus que par les objets, nous qui sommes des êtres de transe, de poésie, de musique, de danse. La sur-valeur est la minéralisation de la transe, retrouvée dans la dureté de l’argent, les taux d’intérêts, la police, l’État. La dégradation de l’Environnement est pourtant si immédiate que rien n’est fait : tous vont au travail, à la création de cette sur-valeur, de plus-value que nul ne maitrise, ne dompte collectivement, ne discute de l’usage ou des inconvénients, de la pollution que ce travail génère, que cette plus-value implique inévitablement. Il ne peut y avoir de « plus » matériel dans un monde fini. Il nous reste l’immatériel à conquérir !
Quand on sait que le nombre de bars a diminué de dix fois et que le taux de solitude a augmenté de deux (passant de trois à six millions de personnes se disant seules) alors que les « réseaux sociaux » ont conquis tous les interstices de cet espace public, on constate NOTRE perte ; non pas seulement du fait qu’ils disciplinent les pensées, mais qu’ils servent d’autant d’outils policiers ; comme cette « intelligence » artificielle nous laisse à penser que le minéral (silicium, germanium, etc.) nous surpasserait en matière de VIE... celle qu’on perd à mesure de son envahissement de la vie organique. L’ « IA » est un moyen bureaucratique et policier perfectionnés, c’est-à-dire, un « J’ordonne » et des « garde-à-vues », une minéralisation supérieure de la vie organique. L'espoir de gain doit recevoir son épithète : maladie affective à caractère social. L'IA est la surenchère publicitaire de cette société idiote.
Cette perception d’une vie plus intense ne reçoit aucune complaisance de l’État et il emploiera les moyens qu’il se donne pour la taire, ou la terrer. Ce ne sera que sur une critique serrée de la plus-valeur, de la sur-enchère ou de la sur-value comme minéralisation de l’affectivité humaine qu’il achoppera grave quand elle se retrouvera dans toute son organicité. Et c’est ce que je souhaite.
On a failli mettre en prison des contestataires, l’un pour dire que des flics, c’est pas toujours très beau (comme le demandait à sa maitresse un gamin à propos de la minute de silence imposée : « et pour l’autre qui a été tué par la police, il y a aussi une minute de silence ? », puisque lui aussi il est mort... le perdant-héros c'est celui qui est du côté des moins méchants) et l’autre de dire qu’un boucher est un boucher, et un de moins, pour elle qui est « végane », c’est pas plus mal. L’intelligence des procureurs est de stipuler qu’il y a là deux apologies du terrorisme, pour bien cercler les pensées. Et tout le monde, d’une voix bien tonitruante, d’approuver et même de demander plus de sévérité.
Cela va-t-il ralentir la contestation populaire ? Je pense que oui. Souvenez-vous lors de l’instauration de l’état de siège de la population, oups, l’état d’urgence... les arrestations préventives au désordre public... Aujourd’hui, de dire des bêtises sur un twitt ou une page FB mène à la prison... pour « apologie ». On a eu un politique de demander la ré-instauration de cette puissance discrétionnaire de l’État sur ses citoyens, en plus dur encore... mais c’était osé, tout de même, se remémorant que la plupart des dispositions policières sont passées dans le droit et qu’on ne sait plus vraiment où il y a de la place pour en immiscer, même en forme de coins enfoncés au marteau de l’Assemblée, de plus sévères, puisqu’on gouverne maintenant par « ordonnance » : j’ordonne ! Ce n’est plus « Garde à vous ! », mais « Garde à vue ! ».
L’apologie ne doit répondre qu’au capitalisme qui cache derrière son petit doigt le patriarcat en mouvement. Kapital uber alles ! (je ne l'ai pas dit en arabe) Ce que cache le patriarcat est la sur-valeur : c’est cet espace entre deux états de la marchandise où elle acquière un PLUS qui est précisément son objet et en fait la consistance. C’est ce « plus » (que j’ai nommé il y a longtemps « l’espoir de gain » sans me douter de la précision purement affective et compensatoire du terme) qui doit être présent dans toutes les têtes, qui se désagrège, car son inutilité correspond avec autant de précision à la dégradation de nos amours, de notre confort social, et de notre environnement, de l’Environnement dans le quel nous vivons et qui est dans un état déplorable en empirant.
Ricardo a démontré l’existence de cette sur-valeur ; Marx en a spécifié le caractère fétichiste (une approche de la transe) ; Freud a rétabli la transe (l’association libre) mais contrôlée ; Reich a montré que la transe satisfaisante est celle qui reste hors contrôle et convulsive ; Debord a montré que la transe spectaculaire est la plus fausse de toutes les transes ; le terrorisme est le couperet de nos transes, comme la sur-value, recherche qui ne peut-être que folie, de la plus-value aux objets et aux êtres. De sorte que notre « intérêt » à la vie ne passe plus que par les objets, nous qui sommes des êtres de transe, de poésie, de musique, de danse. La sur-valeur est la minéralisation de la transe, retrouvée dans la dureté de l’argent, les taux d’intérêts, la police, l’État. La dégradation de l’Environnement est pourtant si immédiate que rien n’est fait : tous vont au travail, à la création de cette sur-valeur, de plus-value que nul ne maitrise, ne dompte collectivement, ne discute de l’usage ou des inconvénients, de la pollution que ce travail génère, que cette plus-value implique inévitablement. Il ne peut y avoir de « plus » matériel dans un monde fini. Il nous reste l’immatériel à conquérir !
Quand on sait que le nombre de bars a diminué de dix fois et que le taux de solitude a augmenté de deux (passant de trois à six millions de personnes se disant seules) alors que les « réseaux sociaux » ont conquis tous les interstices de cet espace public, on constate NOTRE perte ; non pas seulement du fait qu’ils disciplinent les pensées, mais qu’ils servent d’autant d’outils policiers ; comme cette « intelligence » artificielle nous laisse à penser que le minéral (silicium, germanium, etc.) nous surpasserait en matière de VIE... celle qu’on perd à mesure de son envahissement de la vie organique. L’ « IA » est un moyen bureaucratique et policier perfectionnés, c’est-à-dire, un « J’ordonne » et des « garde-à-vues », une minéralisation supérieure de la vie organique. L'espoir de gain doit recevoir son épithète : maladie affective à caractère social. L'IA est la surenchère publicitaire de cette société idiote.
Cette perception d’une vie plus intense ne reçoit aucune complaisance de l’État et il emploiera les moyens qu’il se donne pour la taire, ou la terrer. Ce ne sera que sur une critique serrée de la plus-valeur, de la sur-enchère ou de la sur-value comme minéralisation de l’affectivité humaine qu’il achoppera grave quand elle se retrouvera dans toute son organicité. Et c’est ce que je souhaite.
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