(english after *****)
Une partie du mystère du « suicide » de l’économie du fait de la civid-19 peut tout simplement être levée en saisissant que ce n’est pas le capitalisme, en tant qu’organisation matérielle de la vie sociale, qui est mis en danger par cette maladie, mais qu’il s’agit de *l’état d’esprit* du capitalisme (qui cache derrière son petit doigt le patriarcat *en mouvement*) qui se sent, LUI, défaillant.
Quand on voit des gens qui se disaient plus ou moins contre la forme d’organisation sociale présente (imposée dès le plus jeune âge au sapiens), et qui y retourne avec une rapidité extraordinaire lorsqu’ils sont mis face à la décision de prendre leur autonomie par rapport à cette organisation – c’est-à-dire de protester contre leur perte d’autonomie, leur perte de liberté – on se dit qu’il s’agit d’une bataille déjà perdue par ces personnes : la résignation se cachait derrière leur contestation maigrichonne.
Et devant elles, rien ne leur fera changer leur position : ni chiffres, ni logique, ni faits policiers. À se demander si ce n’est pas cette *peur du gendarme* qui se retrouve sous deux formes dans la covid-19 : la peur générée par une folie axée sur la maladie elle-même et les pouvoirs accrus de la police. Ici, au lieu d’ordonner les causes et les effets, la personne effrayée conglomère la maladie et la police, comme si la police pouvait les guérir de cette maladie en maltraitant leur liberté. L’infantilisation des gens passe par le fait de les obliger à accepter des tuteurs alors qu’ils sont adultes. Et cette infantilisation capitalistique devient manifestement chancelante.
Mais il y a un vide derrière la covid-19 : la mort. C’est ce vide qui est présenté devant nous comme l’aboutissement de la désobéissance à l’état d’esprit du capitalisme, quand c’est ce capitalisme qui nous mène à ce vide qu’il nous empêche de combler de nos réalités. Quand des gens qui se disaient au pire contestataires « rentrent dans le rang », c’est qu’ils ont besoin d’un chef : leur âme était déjà faible. Un telle faiblesse ne peut combler, ni individuellement et encore moins *collectivement*, le vide de Vie que laisse autour de nous le capitalisme (qui cache derrière son petit doigt, le patriarcat *en mouvement*).
Reconnaissant intuitivement sa débilité, la présente organisation moribonde du monde s’accroche en *séparant* les personnes les unes des autres pour éviter qu’une telle agglomération induise la virulence suffisante pour l’annihiler. Ce n’est pas le virus covid-19 qui est virulent, mais le désir des gens de changer de monde et cela, le capitalisme doit de toutes ses forces de police, en empêcher l’émergence.
C’est dans les pays qui ont conservé des relations *sociales personnelles* les plus présentes que la covid-19 a finalement fait le moins de dégâts ; l’Iceland, par exemple. Là où les gens sont déjà atomisés, la covid-19 se manifeste avec plus de vigueur, des personnes dans une détresse sanitaire (c’est-à-dire *sociale*) : les vieux, les pauvres. C’est là où les gens ont pu *librement* circuler que la covid-19 a eu le moins d’impact.
Cette « peur du vide », de la mort imaginée, est la matraque du capitalisme, et elle n’a pas de fondement ni sanitaire ni statistique : il suffit d’avoir peur pour répondre à la peur. Mais, pour le dire comme Wilhelm Reich, cette peur de mourir, cette *peur de tomber*, correspond à l’impuissance orgastique, quand c’est précisément cette puissance orgastique ET SA REVENDICATION qui vous fait revendiquer votre liberté d’y accéder. La manière dont est utilisée cette faible maladie, la covid-19 a une si grande puissance sur les gens tient du fait qu’elle est une tautologie : la peur mène à la peur qui nourrit la peur. On nous réfère à nos « vieux » quand ceux-ci sont *déjà très* malades, non pas parce qu’ils sont déjà très malades, mais parce qu’on va les perdre... comme si la mort devaient les éviter pour vous donner le plaisir de les voir continuer à vivre dans cette état de maladie avancée. On ne pense donc pas au malade, mais à soi, sous prétexte de l’affection qu’on ne pourra plus donner à ce vieux, car il est mort... de la covid-19. Il n’est pas mort de la covid-19, il est mort de mort, *avec* la covid-19. Mais de le savoir ou de se le voir répété, ne sert à rien, car prendre une position sereine correspond à refuser les imaginations délirantes d’un système social en décrépitude qui vous emporte dans sa propre mort en vous étouffant.
Toutes les dispositions prises par des gouvernements quasi-dictatoriaux, étouffent vos liberté : aller et venir selon son gré, respirer l’air libre, côtoyer nos amis, faire des rencontres, serrer dans nos bras, l’avenance, ne plus effrayer la femme et l’enfant, vaquer à l ‘aventure, revendiquer un monde sain, etc. Ce sont là des dispositions indispensables au maintien dans ses chaussures du patriarcat : c’est ainsi qu’il règne ; des chaussures éventrés d'un dangereux comique.
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Part of the mystery of the "suicide" of the economy due to civid-19 can simply be lifted by grasping that it is not capitalism, as the material organization of social life, that is endangered by this disease, but that it is the "état d'esprit" of capitalism (which hides behind its little finger the patriarchy "on move") that feels, HIM-self, failing.
When we see people who were more or less against the present form of social organization (imposed from a very young age on the sapiens), and who return to it with extraordinary speed when faced with the decision to stand on their own feet with regard to this organization - that is, to protest against their loss of autonomy, their loss of freedom - we tell ourselves that this is a battle already lost by these people: resignation was hiding behind their skinny protest.
And before them, nothing will make them change their position: neither numbers, nor logic, nor police facts. One wonders if it is not this "fear of the gendarme" which is found in two forms in covid-19: fear generated by a madness centered on the disease itself and the increased powers of the police. Here, instead of ordering cause and effect, the frightened person conglomerates the disease and the police, as if the police could cure them of the disease by abusing their freedom. The infantilization of people involves forcing them to accept guardians while they are adults. And this capitalist infantilization obviously becomes shaky.
But there is a vacuum behind covid-19: death. It is this emptiness that is presented before us as the result of disobedience to the state of mind of capitalism, when it is this capitalism that leads us to this vacuum that it prevents us from filling with our realities. When people who used to say to the worst protester "reintegrate the row", it's because they need a chief: their soul was already weak. Such weakness cannot fill, individually and even less so *collectively*, the emptiness of Life left around us by capitalism (which hides behind its little finger, patriarchy *in movement*).
Intuitively recognizing its debility, the present moribund organization of the world clings by *separating* people from each other to prevent such agglomeration from inducing the virulence sufficient to annihilate it. It is not the covid-19 virus that is virulent, but people's desire to change the world, and capitalism must, with all its police forces, prevent its emergence.
It is in the countries that have maintained the most present *personal social* relationships that covid-19 has finally done the least damage; Iceland, for example. Where people are already atomized, covid-19 manifests itself with greater vigor, people in health (i.e., "social") distress: the old, the poor. It is where people have been able to *freely* circulate that covid-19 has had the least impact.
This "fear of emptiness", this of imagined death, is the bludgeon of capitalism, and it has no sanitary or statistical basis: it is enough to be afraid to respond to fear. But, to put it like Wilhelm Reich, this fear of dying, this "fear of falling," corresponds to orgastic impotence, when it is precisely this orgastic power AND ITS CLAIM that makes you claim your freedom to access it. The way in which this weak disease is used, covid-19 has such great power over people because it is a tautology: fear leads to fear that feeds fear. We are referred to our "old people" when they are *already very* sick, not because they are already very sick, but because we are going to lose them... as if death were to avoid them to give you the pleasure of seeing them continue to live in this state of advanced illness. So we do not think of the sick person, but of ourselves, under the pretext of the affection that we will no longer be able to give to this old man, because he has died... of covid-19. He did not die of covid-19, he died of death, *with* covid-19. But to know it or to see it repeated, is useless, because taking a serene position corresponds to refusing the delirious imaginations of a social system in decay that carries you away to its own death by suffocating you.
All the measures taken by quasi-dictatorial governments stifle your freedom: to come and go as you please, to breathe the open air, to be with our friends, to meet new people, to hug, to hughood, not to frighten women and children, to go on adventures, to claim a healthy world, etc. These are essential dispositions to keep the patriarchy in its shoes: this is how it reigns, but shoes disemboweled by a dangerous comedian.
La capacité à soutenir une tension *avant* la survenue de l'angoisse est corrélative à celle que l'on a de pouvoir jouir de la vie ; dans une autre société, plus orientée vers la santé du plaisir, j'aurais usé d'une formule inverse.
samedi 19 septembre 2020
Les chaussures éventrées d’un dangereux comique
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